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Au fil de l'eau, fille de l'eau, j'évolue...
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21 décembre 2011

Mangeuse de Panacotta

Je suis une mangeuse de Panacotta, plus précisément de Panacotta au coulis de fruits rouges.

Dans ce monde de brutes, c'est un goût de paradis qui envahit mon palais. Quand ma cuillère s'enfonce dans la masse ferme et blanche, elle laisse son empreinte, nette: j'existe. Quand elle rencontre le coulis, elle s'en enrobe comme d'un manteau. Et quand le tout arrive dans ma bouche, c'est frais, fondant, explosion de saveurs, extase.

Miam! Je suis une addict de Panacotta au coulis de fruits rouges. Mais ce que j'en dis, c'est un ours polaire sur un iceberg. Cela cache bien autre chose...

Je ne suis pas qu'une fine gourmet(te?) de P...(c'est un nom fatiguant à écrire finalement). Car, rare sont les fois où je ne mange qu'Une P... .C'est au minimum deux, voir les quatre à la fois. Et je pique une crise si quelqun en a mangé sans mon expresse permission: GRRRR!!! On ne touche pas à ma P... . Qu'on ne se mette pas au travers de ma route entre ma P... et ma bouche. Comment, vous ne savez pas qu'il ne faut pas approcher un chien auquel on vient de servir son repas? Vous risquez aussi bien de vous faire mordre en tournant autour de ma P... .

Bref, ceci met en relief une certaine obsession pour la nourriture. J'y pense très, très souvent. Et j'ai beaucoup de mal à partager mon garde-manger. Et lorsqu'émotionellement, ça va pas fort, j'ai des crises. En très peu de temps(exemple 2h), je suis capable d'avaler une grande quantité de nourriture (exemple 1kg de lasagnes plus 500ml de crème glacée), jusqu'à m'en rendre malade. Je suis une boulimique hyperphage (=boulimie sans vomir). Le nom barbare est donné.

En réponse aux crises, la carte bleue chauffe... je suis effectivement saisie de sursauts de fièvre acheteuse de temps à autre, et au lieu d'acheter juste ma dose de P..., j'allège allègrement mon compte de quelques 0.

Le transport de ces sacs de courses emplis d'un assemblage hétéroclite (les caissières voient décidément beaucoup de choses défiler sur leur tapis) est difficile. Ho-hisse, marcher 500m et monter 10marches pour ensuite atteindre l'ascenseur me fait haleter... Je suis essouflée de cet immense effort. Vivement le réconfort.

Réconfort. Je me cache pour avaler ma dose. Je ne veux pas partager, et j'ai honte de me cacher. Donc je me cache encore plus, et j'ai encore plus besoin de réconfort.

Et les pots de P... s'entassent, et en trois coup de cuillère à pot, je me sens dépassée par le désordre qui a envahit mon intérieur. Sentiment de panique générale, rien ne va plus!!!

Solitude, dégoût de soi-même, déprime... Où sont passés l'estime de soi, la joie de vivre et la convivialité?

Et voilà comment on se retrouve enfermée dans un cercle vicieux où notre corps devient informe.On n'en tire plus que de la souffrance physique(arf, arf, je suis essouflée, j'ai mal au genou) et psychologique (dans son miroir et dans les yeux des autres: mais comment a-t-elle pu se laisser aller comme ça?). Ce qui appelle un pansement: Oh Bien Aimée P..., comme vous avez bon goût, comme votre texture est exquise.

Or P... n'est pas une amie véritable. P... après avoir prodigué un vague réconfort, ne nous quitte pas, et va s'installer en bouée ventrale pour tenir compagnie aux P... antérieures. P... au pluriel, vont former une masse qui aura la même texture que P... au singulier sur l'assiette. Hélas, cette masse là ne peut se déguster à l'oeil tant elle tremblote et empêche au jean de se fermer. Elle s'impose tellement qu'elle empêche également aux yeux de visualiser les pieds. Mon corps informe et méconnu devient inconnu.

Voilà! J'ai pris conscience du phénomène. Je ne suis pas sans coeur, je ne peux passer mon chemin et fermer les yeux devant une telle souffrance. Je tends donc la main à moi-même.Cela ira mieux. C'est un problème qui sera résolu.

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